LA REPRÉSENTATION DES CONFLITS INTERNATIONAUX

DANS LA LITTÉRATURE DE CORDEL

(1935-1956) [*]

 

 

 

Idelette Muzart - Fonseca dos Santos

Université de Paris X - Nanterre


RESUMO

Desde a primeira guerra mundial, a literatura de cordel mostrou interesse para os eventos mundiais e suas possíveis repercussões no Brasil. De 1935 (Guerra da Abissínia) até 1956 (Conflito de Suez), passando pelos diversos episódios da Segunda Guerra mundial e da Guerra Fria, os folhetos traduzem o pacifismo e a solidariedade dos poetas populaires em relação com os povos sofrendo da guerra. Se o espírito guerreiro está presente após o naufrágio dos navios brasileiros afundados por um submarino alemão, em 1941, como nos gritos da Vitória em 1945, será totalmente esquecido pelo poeta que, em 1956, pede a Juscelino Kubitschek, sobre a melodia de "Carolina", de não ir para Suez, nem mesmo como soldado da paz da ONU.

 

RÉSUMÉ

Depuis la première guerre mondiale, la littérature de cordel a montré son intérêt pour les événements mondiaux et pour leurs possibles répercussions au Brésil. De 1935 (Guerre de l'Abyssinie) jusqu'en 1956 (Conflit de Suez), en passant, bien sûr, par les différents épisodes de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre Froide, les folhetos manifestent le pacifisme et la solidarité des poètes populaires envers les peuples qui souffrent de la guerre. Si l'esprit guerrier se fait entendre après le naufrage de plusieurs navires marchands brésiliens, coulés par un sous-marin allemand, en 1941, ainsi que dans les cris de victoire en 1945, il sera vite oublié par le poète qui, en 1956, demande à Juscelino Kubitschek, sur l'air de "Carolina", de ne pas aller à Suez, pas même comme "casque bleu" de l'ONU.


La littérature de colportage brésilienne, écrite par des poètes populaires, aussi bien par leur origine sociale que par leur langage poétique traditionnel, est connue sous le nom de littérature de cordel [1]. Elle manifeste, depuis ses premiers folhetos, à la fin du dix-neuvième siècle[2], un grand intérêt pour l'histoire et, en particulier, pour les événements et les personnages historiques nationaux. Le cangaço[3], par exemple, a trouvé, dans la poésie orale comme dans le folheto, les voix qui lui donnèrent sa dimension épique et, à leur tour, les histoires de cangaceiros contribuèrent certainement à l'éclat et au succès de cette littérature de colportage au Brésil.[4]

Cependant, c'est avec la Première Guerre mondiale que l'histoire du monde contemporain entre dans le répertoire des folhetos, grâce aux deux plus importants auteurs et éditeurs de l'époque, Leandro Gomes de Barros et João Martins de Athayde. Vue dans la perspective des luttes qui ensanglantent le Nord-est, à la même époque, la guerre mondiale contribue à la création d'une sorte de topos sur la folie destructrice des hommes, qui connaît des variantes héroïques, facétieuses ou tragiques, mais qui s'achève toujours par une prière : "Dieu protège le Brésil de la guerre".
L'invasion de l'Abyssinie par l'Italie de Mussolini, en 1935, semble réveiller l'intérêt des poètes populaires pour les conflits mondiaux et son expression sur des modes divers et parfois divergents. La Seconde Guerre mondiale passionne les lecteurs qui veulent retrouver dans les folhetos les échos des actualités cinématographiques et, surtout, de la radio dont la considérable expansion, dans les années quarante, permet à l'auditeur d'accompagner de près les événements guerriers. L'entrée en guerre du Brésil réoriente et intensifie la production éditoriale populaire. Les conflits mondiaux deviennent alors l'un des thèmes constants des histoires dites "de acontecidos"
[5] et chacun des épisodes de la Guerre Froide donne lieu à la publication de quelques folhetos.

Nous avons analysé ici un certain nombre de folhetos représentatifs de ces différents moments, depuis la guerre d'Abyssinie jusqu'au conflit de Suez, pour tenter d'esquisser la permanence et les transformations de la représentation de la guerre, et du conflit guerrier en général, ses répercussions sur la vie quotidienne brésilienne ainsi que l'émergence de folhetos critiques, sinon contestataires.

 

1. De la compassion au récit héroïque : la guerre des autres

 

Les poètes populaires, depuis 1914, présentent toujours la guerre, avec son cortège d'horreurs, de morts, de trahisons, comme une preuve de la présence du Diable sur la terre, dans une perspective morale et souvent apocalyptique. Ils se déclarent solidaires des peuples qui perdent leurs biens et leur vie. Ils choisissent rarement un parti et ne proposent pas de solution, mais chantent d'une même voix la souffrance du peuple et plus particulièrement celle du soldat. Ainsi, dans un folheto de 1939 :

[6]

Les nations sont personnalisées et leurs affrontements, sans motifs apparents ou clairement explicités, ressemblent bien à ces "guerres de colonels en Europe", selon la formule de Ruth Terra[7] . Le pacifisme du Brésil est constamment réaffirmé, quoique souvent accompagné d'allusions à la bravoure et au courage des Brésiliens, "si le besoin s'en faisait sentir".

La guerre d'Abyssinie ou le combat singulier de Mussolini et du Négus

[8]

Ainsi commence le folheto de Zé Vicente, intitulé A Guerra da Itália com a Abyssínia [La guerre de l'Italie avec l'Abyssinie], publié à Belém du Pará en 1935. Quoique reconnaissant l'agression de l'Italie, "à cause d'un petit bout de terre à cultiver", le poète laisse percevoir son admiration pour Mussolini, "qui fait et défait à volonté" et qui n'accepte pas de voir en paix un pays que, jadis, tous craignaient "tel un Fier-à-bras[9]". Les efforts de la Société des Nations pour empêcher le conflit sont évoqués avec ironie :

[10]

Le seul véritable coupable dans l'affaire semble être le "rais Gusga", complice des Italiens, qui fut traître à son pays parce qu'il voulait être roi "comme un nègre repoussant / qui tue son maître par trahison". Les règles de l'honneur individuel et du respect de la parole donnée sont donc bafouées et Mussolini n'a pas tort de tromper un trompeur.

Les deux pays luttent courageusement; cependant des allusions moqueuses se glissent dans la description du soldat italien "qui, pour combattre, n'a besoin / que d'une platée de macaronis". La visualisation de la guerre aérienne est remarquable, ce qui laisse supposer que de telles scènes aient pu être observées, probablement aux actualités cinématographiques.

 

[11]

La conclusion est cependant conventionnelle, évoquant les mère, épouses et fiancées des soldats qui "les mains jointes, implorent Dieu" de mettre fin à ce carnage.

Beaucoup plus original, le folheto intitulé A entrada do Negus na Abycinia na reconquista do seu paiz [L'entrée du Négus en Abyssinie à la reconquête de son pays], non daté, qui a probablement été publié à Rio de Janeiro[12] sous le nom de Dedjaz Teseu[13]. Il décrit l'entrée des Italiens en Abyssinie et la fuite du Négus en Palestine où il tente de réunir une Légion étrangère afin de revenir combattre dans son pays. Le ton est dénonciateur et incisif. Le poète cite le nom du roi éthiopien, Hailé Sélassié[14], par le biais d'un jeu onomatopéique, en écrivant SEI LÁ SE É (Est-ce que je sais s'il l'est). L'effet est, à la fois, comique et critique puisqu'il met en doute la légitimité d'un roi, présenté par ailleurs comme "méchant et tenant son peuple en esclavage", un féroce dictateur à qui la guerre a servi de châtiment. Le fait ne justifie en rien, cependant, l'invasion du pays:

[15]

Toutefois, les critiques les plus sévères sont réservées aux Italiens et à Mussolini, surnommé "l'homme aux macaronis". En évoquant le prochain retour du Négus dans son pays "pour y tuer tous les Italiens", le poète se réjouit ouvertement, quoiqu'il prenne le soin de se déclarer étranger au conflit : "Moi, comme je suis bien loin / ce problème ne m'intéresse pas". Cette objectivité réaffirmée n'apparaît pourtant à aucun moment dans un texte violemment anti-italien.

Cet esprit manifeste, plus encore que le pseudonyme inconnu, peut induire au doute quant à l'auteur de ce folheto : bien qu'il connaisse et pratique avec adresse le langage poétique traditionnel, est-il vraiment un poète populaire ?

La couverture est illustrée d'un dessin représentant Mussolini et le Négus se défiant en un duel à l'épée. Il pourrait s'agir d'une caricature publiée dans la presse &emdash; comme il en existait beaucoup à l'époque &emdash; et reprise par le poète ou l'éditeur, ce qui était chose fréquente pour les folhetos d'actualité. Ce dessin s'accorde pourtant parfaitement au mode de représentation du conflit international dans la littérature de cordel : les pays en cause sont personnalisés et symbolisés par leur chef. Les causes de l'affrontement sont dérisoires et le combat s'apparente à un défi pour l'honneur ou pour affirmer une prépondérance personnelle. Les peuples, quant à eux, obéissent, luttent et meurent sans comprendre et en toute innocence.

La guerre européenne

João Martins de Athayde (1880-1959), le poète populaire et éditeur de folhetos le plus célèbre dans les années trente et quarante, réagit immédiatement à la proclamation de la guerre en Europe. Il publie deux titres sur le thème en moins de quinze jours : le premier, daté du 4 septembre 1939, s'intitule O Fantasma negro da guerra que assola o velho mundo [Le Fantôme noir de la guerre qui détruit le vieux monde]. Il y décrit le "fantôme" d'une guerre déclarée mais qui est encore une réalité lointaine. Malgré l'inclusion de quelques strophes informatives (la Pologne attaquée par les Allemands, la réaction de la France et de l'Angleterre, l'appel à la paix de Roosevelt), Athayde consacre la presque totalité du folheto à la description des malheurs que toute guerre fait naître. Le ton est celui d'une invocation religieuse et traduit compassion et solidarité. L'Allemagne n'y est pas condamnée et Hitler, surnommé "le dictateur qui a élevé son pays", est comparé au roi Guillaume II. Les rappels constants de 1914 et les fréquentes allusions aux tranchées, y compris dans l'illustration de la couverture, manifestent clairement la vision de la guerre de ce poète qui a beaucoup écrit sur la Première Guerre mondiale et qui craint l'extension du conflit au Brésil. Il conclut son texte par une invocation protectrice :

[16]

Quinze jours plus tard, le 19 septembre 1939, João Martins de Athayde publie un second folheto sur la guerre, O Quadro desolador da guerra européa [L'affligeant tableau de la guerre européenne]. Le ton et l'objectif ont changé : il s'agit de donner, aux lecteurs/auditeurs[17], les dernières nouvelles des événements d'Europe. Le poète, comme tout journaliste, cite ses sources : "Ce que je décris ici / ce sont les nouvelles du journal" ou encore "L'agence D.N.B.[18] / donne comme information..." Il cite les noms des navires coulés, des villes bombardées, des pays ayant déclaré leur solidarité ou ayant adhéré à la guerre. Le texte est assez confus, les informations sont répétées avec de petites variantes comme si le poète cherchait à rallonger l'histoire afin d'atteindre les seize pages[19].

Les deux folhetos de João Martins de Athayde sont donc essentiellement informatifs : ils "couvrent" l'événement et "traduisent" dans la poétique traditionnelle ce que les journaux ont déjà dit et montré dans leur style et leur langue.

Mais la guerre, encore qualifiée d' "européenne", se rapproche du Brésil et, en décembre 1939, radios et journaux relatent le combat naval qui, au large des côtes de l'Argentine, oppose le croiseur allemand Graff Spee à plusieurs navires de guerre anglais. Les Brésiliens suivent la bataille de près et son dénouement transporte d'admiration le poète Zé Vicente : il lui consacre un folheto intitulé O afundamento do vapor allemão Graff Spee [Le naufrage du vapeur allemand Graff Spee], qui présente un grand intérêt, tant du point de vue formel qu' idéologique.[20]

Les quatorze premières strophes sont consacrées à de rapides nouvelles de la guerre. Le ton est léger et presque comique :

Mais l'objectif du poète n'est pas de peindre un tableau général de la guerre. Il prétend raconter, avec force détails et pléthore d'adjectifs, un épisode digne des meilleurs romans d'aventures.

Le croiseur allemand Graff Spee, comparé à "un lion courageux", se voit poursuivi par trois navires anglais "comme dans une rivière / envahie de piranhas". Les navires sont personnalisés : désignés par un surnom péjoratif, "les trois bifes" (biftecks) vont sus à l'ennemi en criant "Attrape le juif"[21]. Le combat dure un jour entier. Voyant qu'il ne pourra résister plus longtemps, le commandant évoque la protection de la Vierge Marie et parvient ainsi à atteindre le port neutre de Montevideo, avec "son équipage fatigué / les yeux fixés au ciel". Plusieurs strophes sont consacrées à la description du bateau "blessé", comme "un animal / meurtri dans la bataille", à l'enterrement des marins morts au combat, qu'accompagnent divers éléments de la nature endeuillée, tel que "les doux pleurs de la rivière", marins qui sont pleinement reconnus comme des héros. Pour la première fois, le poète fait allusion à la cause de la guerre, mais c'est pour mieux chanter le courage des marins allemands :

Les Anglais, depuis la haute mer, défient le croiseur allemand en l'interpellant sur un mode provocateur : "Alors, on sort ou on sort pas / Dites-moi, M'sieu Graf Spee / Si vous y allez ou pas!" L'inégalité de la lutte, un contre tous, comme le final glorieux choisi par le commandant, appelé par le poète "le grand humanitaire", qui préfère saborder son bateau à se rendre, enthousiasment le poète au point de l'obliger à justifier sa perspective narrative, qui semble très favorable aux Allemands :

Au cours des années 1939-1940, moment de l'écriture et de la publication de ces folhetos, les poètes populaires, reflétant dans leur vers la lecture de la presse, traduisent le conflit armé en terme de lutte ou de défi et mettent en valeur le courage et l'honneur des hommes et des nations, qu'ils soient des Alliés ou des puissances de l'Axe. L'opinion publique, que ces folhetos accompagnent mais qu'ils contribuent aussi à former, semble maintenir une neutralité pacifique, bien différente pourtant de "l'équidistance pragmatique"[22] qui, selon Gerson Moura, caractérise la politique extérieure du Brésil à cette époque, et qui vise surtout à tirer profit de la dispute entre les deux pouvoirs que représentent les Etats-Unis et l'Allemagne.

 

2. De la trahison au triomphe : le Brésil en guerre

 

Comme cela avait été le cas en 1917, ce fut le torpillage de navires brésiliens par des sous-marins allemands qui, en 1942, déclencha le changement radical de l'opinion des poètes populaires, jusqu'alors plutôt pacifistes bien que manifestant clairement leur sympathie pour les Etats-Unis et la France. Notons que, même occupée et dirigée par un gouvernement collaborateur, la France continue à être perçue, par la majorité des auteurs, comme puissance belligérante. Elle est d'ailleurs citée, en 1945, parmi les nations alliées vainqueurs, mais le nom du général de Gaulle n'apparaît à aucun moment dans notre corpus.

Le folheto intitulé Naufrágio dos navios brasileiros nas águas sergipanas e a traição de Mandarino [Naufrage des navires brésiliens dans les eaux de Sergipe et la trahison de Mandarino], est signé par Augusto Laurindo Alves (1903-1976), sous le pseudonyme de Cotinguiba. Quoique non daté, il fut vraisemblablement écrit et publié en 1942, peu de temps après le naufrage. Il reprend une sorte d'archétype du récit de naufrage, en faisant référence aux folhetos sur le même thème, écrits en 1917[23]

Pour justifier le changement d'attitude, de la neutralité vers la participation à la guerre, Cotinguiba rappelle, en termes critiques, que si les Brésiliens font bon accueil aux étrangers, ceux-ci leur rendent bien mal leur générosité :

[24]

La xénophobie se glisse dans l'expression populiste :

[25]

Le poète qualifie l'attaque de traîtrise par l'emploi d'une série d'expressions -- "coup de poignard / à la pointe de la déloyauté", "coup féroce", "la plus grande perversité" -- et il désigne l'agresseur comme " un bandit fascinant / un nazi et un voleur / un crétin extravagant." La rime, et sans doute une tendance à l'hypercorrection, crée une ambiguïté terminologique intéressante, et peut-être consciente, entre trois mots  de la langue portugaise : fascinante (qui cause la fascination, qui subjugue par le regard ou par un sortilège), facínora (homme pervers et criminel) et fascista (partisan ou sympathisant du fascisme). Dans le même folheto, au vers 244, le poète désigne le malheureux commerçant italien prisonnier de la foule, comme étant "l'origine fascinaire" des naufrages, créant ainsi une nouvelle adaptation du mot "fasciste", que l'on peut expliquer, certes, par les exigences de la rime mais qui confirme, à tout le moins, la "fascination" du poète pour ce mot et les jeux de langue qu'il permet.

Le naufrage du Baependi[26] est raconté en détail, avec ses sauvetages héroïques et ses actes de bravoure, ainsi que la liste complète des victimes et des survivants, des sauveteurs et des autorités de Sergipe qui ont aidé les rescapés. Des informations plus rapides sont données à propos des deux autres navires brésiliens torpillés au même moment, l' Aníbal Benévolo et l' Araraquara[27]. La seconde partie du folheto raconte un cas exemplaire de "poursuite du traître", ici un italien, propriétaire d'un magasin à Aracaju, emprisonné parce qu'il possédait un appareil de radio.

Les allusions fréquentes aux paroles et à la "souveraineté du bénéfique Interventeur"[28] de Sergipe, le Colonel Maynard, situent le folheto dans une "ligne politique" proche du discours officiel. Rappelons qu'après Pearl Harbor, en décembre 1941, le Brésil avait déclaré sa solidarité avec les Etats-Unis et, le 28 janvier 1942, il avait rompu ses relations diplomatiques et commerciales avec l'Axe.[29] Les représailles allemandes à la non-observation de la neutralité brésilienne se sont concrétisées, dans les mois suivants, par des attaques de navires marchands brésiliens par des sous-marins allemands et italiens. A partir d'août 1942, ce sont des navires de passagers, effectuant le cabotage au long des côtes brésiliennes, qui sont attaqués à leur tour, provoquant de violentes réactions populaires, comme celle qui est décrite par le folheto à Sergipe. Le 31 août 1942, le gouvernement brésilien reconnaissait l'état de belligérance contre l'Allemagne et l'Italie.[30]

Les derniers vers du folheto, dans lesquels le poète s'offre à combattre comme "un soldat de la défense", sont en parfait accord avec les objectifs de Getúlio Vargas qui souhaite envoyer un contingent de soldats brésiliens combattre au côté des Alliés, de façon à affirmer la présence du pays dans les conférences de la paix, malgré les réticences des Etats-Unis et l'opposition de l'Angleterre.[31]

Le Brésil est donc entré en guerre, mais seulement parce qu'il a été trahi. Dès lors, le pacifisme n'est plus de mise. La guerre devenue une réalité très proche, les poètes suivent le mouvement de l'opinion et chantent le courage de ceux qui iront "défendre le Brésil" :

[32]

[ 34] [33]

 

Et le même João Martins de Athayde, poète et éditeur de Recife, qui avait publié les premiers folhetos consacrés à la guerre, dans les premiers jours, est un des premiers (sinon le premier) à fêter la victoire en publiant, le 12 mai 1945, O fim da Guerra e a morte de Hitler e Mussolini [La fin de la guerre et la mort de Hitler et de Mussolini] . Le poète, âgé et malade[35], passe la main à son typographe, Delarme Monteiro, qui est aussi un poète populaire et qui a déjà beaucoup participé à l'oeuvre de Athayde. Celui-ci écrit donc, le 9 mai[36], un folheto virulent et triomphaliste dont la lecture est révélatrice des enjeux de la guerre pour les Brésiliens.

Nous y retrouvons, tout d'abord, les accents traditionnels dans l'allusion au "noir linceul / qui enveloppait le monde entier" ou à la Bête de l'Apocalypse mise à terre "par le pouvoir de Dieu", mais aussi cette strophe notable sur Hitler :

[37]

Le poète résume les trois dernières années de guerre -- c'est-à-dire la période correspondant à la participation du Brésil -- et englobe "même les Italiens" parmi les Alliés. Il raconte la mort de Mussolini, "tué par son peuple / [...] pendu dans la rue / comme un animal" et la découverte du cadavre de Hitler. A ces "chefs du mal", il oppose "les grands de l'Histoire", le président Roosevelt, qui "mourut quelques jours avant / le triomphe de la victoire", "ce grand américain / qui portait l'espoir / du bien-être humain"[38], Churchill et, bien sûr, Getúlio Vargas, consacrant à chacun d'eux une strophe de louange. Truman et "le grand Staline" ne méritent, par contre, qu'un seul vers chacun dans la dernière strophe en acrostiche. Le folheto s'achève, sur un ton euphorique, par une longue série de "viva", échos des cris d'enthousiasme poussés dans les rues de Recife le 8 mai, lorsque la radio annonça la fin de la guerre. Et encore une fois, juste après la "patrie brésilienne", c'est la France qui est citée au premier rang des Alliés :

[39]

Le parcours s'achève, le cercle se ferme : si la guerre s'est déroulée au loin, puis s'est rapprochée, c'est bien au Brésil que se célèbre la victoire. Le Brésil est vainqueur, "notre drapeau / flotte déjà en Allemagne" et le poète distribue des félicitations à tous, mais plus particulièrement aux dirigeants politiques brésiliens. Le "fantôme noir de la guerre" semble s'être définitivement éloigné du monde, mais il ne tarde pas, pourtant, à réapparaître sous une autre forme.

 

3. La Guerre froide et les conflits des années cinquante

 

La Guerre de Corée

Le premier folheto que nous avons trouvé, relatif à la période postérieure à la guerre, s'intitule A Guerra da Coréia [La Guerre de Corée]. Publié à Salvador, en septembre 1950, il est écrit par Rodolfo Coelho Cavalcante et s'efforce de donner une vision générale du conflit sans y parvenir : l'auteur confond les peuples et les temps et parle, à plusieurs reprises, des "communistes nippons". S'il a lu le journal ou écouté à la radio des nouvelles sur la guerre, il n'a guère cherché à comprendre et sa vision demeure extrêmement confuse. Il insiste sur la dimension idéologique du conflit, mais n'en oublie pas pour autant la séquence des événements, incluant ici et là les noms des généraux et des villes détruites. Toutefois, le narrateur prend ses distances par rapport au récit de guerre : la Corée est bien loin du Brésil.

Le récit historique, proprement dit, n'occupant qu'une partie du folheto, l'auteur complète le volume par une glose du "Notre Père" sur le thème de la guerre. Cette deuxième partie est d'autant plus intéressante que, s'éloignant du récit, des références plus précises au contexte politique et idéologique national se font jour :

[40]

Ainsi, le poète laisse apparaître le parallélisme des jeux politiques sur le plan international et sur le plan national : si Luis Carlos Prestes [41] y est montré comme le pendant brésilien de Staline, en sa qualité de secrétaire général du Parti communiste brésilien, Plínio Salgado[42], comparé à Truman, est hissé à un niveau de représentativité qu'il n'a jamais eu, même s'il y a prétendra.

Le Conflit de Suez

Tout différent est le folheto intitulé A Guerra no Egito e os Horrores do mundo [La Guerre en Egypte et les Horreurs du monde], publié sans indication de nom d'auteur ni de date, et qui relate le Conflit de Suez, en 1956. Malgré quelques confusions dans la présentation des événements, l'intervention militaire de la France et de l'Angleterre en Egypte est décrite, ainsi que le conflit autour de la possession du Canal de Suez. Les interventions diplomatiques et la menace d'une intervention militaire de l'Union Soviétique et des Etats-Unis amènent l'auteur -- par la lecture, certainement, des journaux brésiliens de l'époque -- à entrevoir dans ce conflit l'étincelle qui peut déclencher une nouvelle guerre mondiale :

[ 43]

Par certaines évocations des maux de la guerre, le folheto rappelle le premier texte publié sur la Seconde Guerre mondiale par João Martins de Athayde, en septembre 1939. Cependant, la connotation religieuse y est plus nettement perceptible : la guerre est présentée comme un châtiment divin pour les péchés et la corruption de ce monde. D'où l'appel véhément à se repentir et à prier pour éviter qu'un tel fléau s'abatte sur le monde. Le ton prophétique s'accentue dans les dernières strophes, ce qui permet de considérer ce folheto comme une histoire "d'ères" ou "de fin du monde"[44] autant que d'actualité.

Mais, davantage qu'au poème publié dans le folheto, et qui lui donne son titre, nous nous intéresserons à la chanson, imprimée en quatrième de couverture. Intitulée Xotando para a Guerra, avec des paroles de Sebastião Leão, sur la musique de Carolina, il s'agit d'un pastiche qui traduit, de façon amusante et critique, les craintes devant un événement international qui, dans le climat de Guerre froide des années cinquante et aux yeux de l'opinion publique, aurait pu déclencher un troisième conflit mondial.

Le titre de la chanson Xotando para a Guerra retient l'attention : le terme xotando est une création lexicale à partir du mot xote, qui désigne une ancienne danse de salon[45]. L'invention d'un forme verbale dérivée (xotar, xotando) permet à l'auteur une approximation phonique avec les mots chute et chutar, termes brésiliens appartenant au lexique du football et qui désignent le coup de pied donné dans le ballon pendant le jeu. Ce mot a, par ailleurs, une polissémie très riche dans la langue populaire. Xotando para a guerra peut donc signifier, dans le même temps, danser devant la guerre (sans lui accorder beaucoup d'importance) et donner un coup de pied dans la guerre, comme dans un ballon, pour qu'elle s'en aille très loin du Brésil.

Si les paroles ont un auteur, on n'a pas jugé bon d'indiquer le nom des auteurs de la musique[46]. La chanson, lancée par Luiz Gonzaga en 1956, évoque le charme fatal de Carolina, femme séductrice dont le parfum enivrait les hommes qui l'approchaient. Tout le monde connaît, aujourd'hui encore, au Brésil, le refrain de cette chanson qui consiste en une répétition du nom de Caroline, précédé de trois brefs "reniflements" impossibles à transcrire. De plus, chaque vers de chaque strophe est ponctuée par la répétition rythmée du nom "Carolina".

En conservant le rythme et le schéma répétitif, Sebastião Leão réalise un pastiche amusant, qui est une supplique contre la guerre, adressée au nouveau Président du Brésil, Juscelino Kubitschek[47] :

L'expression aussi claire d'une critique sociale et politique, même sous la forme plaisante d'une invocation au chef de l'Etat, est rare dans l'univers du folheto. Elle traduit l'inquiétude générale devant la décision du gouvernement d'envoyer des soldats, dans le cadre d'un "Bataillon Suez", comme participation brésilienne à la Force expéditionnaire des Nations Unies, créée par la première Assemblée extraordinaire de l'ONU, en 1956, et qui devait intervenir dans la "Bande de Gaza" pour maintenir la paix[48].

La différence entre "soldats de la paix" et "soldats en guerre" n'avait pas été clairement perçue par le poète populaire et, probablement, par une grande partie de la population, car tous craignaient l'extension du conflit. La dernière strophe s'achève sur l'expression de cette crainte qui s'appuie, comme toujours en pareil cas, sur une prophétie du Père Cícero Romão Batista[49].

 

4. L'histoire et le mythe : de Getúlio à Lampião

 

Les années 1935-1956, cadre chronologique de notre étude, correspondent, en grande partie, à l'ère gétuliste : cette période voit le durcissement du régime autoritaire implanté par la Révolution de 1930, puis l'installation de l'Estado Novo, enfin la "redémocratisation" du Brésil après la guerre et l'espoir soulevé par l'arrivée au pouvoir de Juscelino Kubitschek.

La littérature de cordel reflète la force du pouvoir autoritaire par des références multiples aux actions et déclarations du gouvernement, et en particulier de Getúlio Vargas. La guerre d'Abyssinie est ainsi "mise à profit", par le gouvernement brésilien, comme lieu d'observation de la guerre aérienne :

[50]

Le discours officiel est encore perceptible dans les allusions aux conséquences de la guerre mondiale pour l'économie brésilienne. Dès l'invasion de l'Abyssinie par Mussolini, São Paulo -- qui personnalise souvent, dans les folhetos, le pouvoir économique et financier -- assume une position "objective" :

[51]

Cette attitude sera, plus tard, réinterprétée par les nombreux poètes qui, en 1954, écrivirent sur la vie et la mort de Getúlio Vargas. La politique du gouvernement brésilien de l'époque fut alors décrite comme "visant à protéger les intérêts de la nation". La croissance des échanges commerciaux, découlant de la neutralité, fut alors présentée comme une forme de "participation effective à l'effort de guerre"

[52] [53]

La victoire de 1945 est donc, pour les poètes populaires, autant celle de Getúlio Vargas que de Roosevelt ou de Churchill. Les vers louant l'audace de Mussolini, ou présentant Hitler comme "le dictateur qui éleva son pays", semblent bien oubliés!

Le folheto lui-même, en tant que support imprimé, est intégré aux campagnes sociales du gouvernement : ainsi peut-on trouver, en quatrième de couverture d'un folheto publié à Recife, l'annonce de la Ligue Sociale contre le Bidonville et la phrase-thème de la campagne, une citation de l'interventeur Agamemnon Magalhães : "Existe-t-il un coeur si dur qu'il refuse l'appel lancé par le gouvernement pour construire une maison et détruire un bidonville?" L'unique critique à une attitude du gouvernement ne s'exprime, sur le mode plaisant, que bien plus tard, sous la présidence de Juscelino Kubitschek.

D'autre part, la perspective personnelle du poète, même si elle est réduite dans le cas d'une production littéraire de type traditionnel, n'en conserve pas moins quelque pertinence. Si certains folhetos de notre corpus sont anonymes ou d'autres signés de pseudonymes non identifiables, il est possible, toutefois, de noter des positions d'énonciation cohérentes : celle du vieil auteur et éditeur, connu et respecté, qui maîtrise complètement le récit traditionnel et limite ses innovations à l'auto-référence, par la reprise de schémas narratifs éprouvés, par exemple, tel João Martins de Athayde; ou celle, plus ambigüe, d'un Zé Vicente, que sa verve humoristique et son expérience de journaliste entraînent parfois bien loin de l'univers traditionnel.[54]

Le succès de la littérature de cordel, nous l'avons déjà dit, a été longtemps lié à l'histoire du cangaço. Et, parmi les cangaceiros, Lampião est sans conteste le plus célèbre[55] : entré vivant dans la légende, tué au combat, il est devenu un mythe dont les avatars s'actualisent de folheto en folheto.

Ainsi, au début des années cinquante[56], parut un folheto de Chico Goiano, intitulé Comunicação de Lampião [Communication de Lampião] qui raconte comment l'âme du vieux cangaceiro est "descendu" sur terre, au cours d'une session spirite, pour donner quelques nouvelles de l'Enfer. Après avoir détrôné Satan, Lampião est en effet devenu le chef suprême du lieu[57] Ce panorama infernal réunit tout ce que les poètes ont dénoncé, dans les nombreux folhetos consacrés à la guerre, à ses causes, ses développements et ses effets : les dictateurs, la recherche du profit à tout prix, les industries d'armement, la manipulation arbitraire de l'information et, finalement, la création de l'arme absolue, la bombe atomique:

[58]

La tradition a donc réussi à incorporer tous, ou presque tous[59] les éléments nouveaux, inventés pendant la Seconde Guerre et dans les années qui suivirent, en matière d'oppression et de violence en les intégrant dans une nouvelle vision de l'enfer.

La littérature de folhetos et ses auteurs manifestent ainsi, tout à la fois, leur remarquable capacité d'adaptation et les limites de cette apparente "modernisation". S'il aborde tous les thèmes et les événements qui intéressent son public traditionnel, le folheto les présente dans une perspective narrative fondée sur les récits héroïques ou diaboliques, dans une vision manichéenne qui renvoie aux valeurs religieuses et mystiques auxquelles souscrit la majeure partie de ce public. Le recours à un lexique et à des thèmes nouveaux, pour décrire cette réalité et tenter d'expliquer le monde à ses lecteurs et à ses auditeurs, n'implique pas nécessairement de changements idéologiques profonds ou durables.

Le monde peut donc changer, la lecture qu'en proposent les folhetos demeure remarquablement stable au travers de ses nombreuses mutations : c'est encore et toujours la lutte du Bien et du Mal. L'Europe y assume, selon les époques, des rôles divers, oscillant entre victime et bourreau, les Etats-Unis peuvent représenter le bastion de la démocratie ou, au contraire, le pays des gringos dominateurs; le monde extérieur, este mundo afora, demeure étrange et menaçant. Le Brésil doit donc rester uni et méfiant dans ses relations avec les pays étrangers  : accueillant par tradition, certes, compatissant envers les peuples, toujours, mais profitant pleinement de l'isolement magnifique que lui confère sa taille et son éloignement des différents théâtres d'opération. Pourtant, lorsque la guerre arrive à ses ports, le discours pacifiste cède la place au nationalisme exacerbé et au populisme guerrier afin que le Brésil offre au monde

[60]

 


Description du corpus de folhetos [*]

 

Alves, Augusto Laurindo (Cotinguiba).

Naufrágio dos navios brasileiros nas águas sergipanas e a traição de Mandarino, in: Literatura Popular em Verso, Antologia. 2e ed. Belo Horizonte / São Paulo / Rio de Janeiro, Itatiaia / Editora da Universidade de São Paulo / Fundação Casa de Rui Barbosa, 1986, p. 550-555.

Athayde, João Martins de.

O Fantasma negro da guerra que assola o velho mundo. Recife, 4.9.1939, 16 p. Couverture : photographie de soldats dans une tranchée en train de tirer, alors qu'un blessé est évacué. Indication du prix (500 réis). En quatrième de couverture, liste des revendeurs. (FRC 3083)

Athayde, João Martins de

O Quadro desolador da guerra européa. Recife, 19..9.1939, 16 p. Couverture: photographie d'officiers allemands observant une attaque. La photographie occupe la page entière et le titre n'est cité qu'en première page. En p. 16 et en quatrième, figurent la mention : Ligue Sociale contre le Bidonville et la phrase "Há quem tenha o coração tão duro que se feche ao apelo do governo para fazer uma casa e derrubar um mocambo?" attribuée à l' "interventor" Agamemnon Magalhães. (FRC 4177)

Cavalcante, Rodolfo Coelho.

A Guerra da Coréia. Salvador, septembre 1950, 8 p. Couverture: dessin d'un navire en pleine mer. Indique le prix (2 cruzeiros), lieu d'édition et nom de l'auteur. Quatrième de couverture  nom et adresse de l'auteur-éditeur et date de publication du folheto. [De la p. 6 à la p. 8, "Pai nosso", prière du Notre Père en vers sur le thème de la guerre de Corée, chaque strophe commence par un fragment de la prière] (FRC 3254)

Goiano, Chico.

Comunicação de Lampião. Anápolis, [1951] in: LESSA, Orígenes. Getúlio Vargas na Literatura de Cordel. Rio de Janeiro, Documentário, 1973, p. 34-38.

A Guerra no Egito e os horrores do mundo. 8 p. Couverture: photographie d'une locomotive à vapeur, indication du prix (3 cruzeiros). Quatrième : Xotando para a Guerra, Paroles de Sebastião Leão sur la musique de Carolina, en tout quatre quatrains et un refrain. (FRC s.n.)

Santos, Antônio Teodoro.

Vida e Tragédia do Presidente Getúlio Vargas. São Paulo, Prelúdio, in: Lessa, Orígenes. Getúlio Vargas na Literatura de Cordel. Rio de Janeiro, Documentário, 1973, p. 47-51.

Silva, Delarme Monteiro da.

Qué matá Papai? Oião! [O Fim da guerra e a morte de Hitler e Mussolini]. Recife, 12.5.1945, 8 p. Le nom de l'auteur ne figure pas sur la couverture ni en première page. Il n'a pu être identifié que par l'acrostiche de la dernière strophe. Couverture : caricature de Hitler. Quatrième de couverture : référence à la Parfumerie Minerva, de Natal, comme la "distributrice exclusive des publications de João Martins de Athayde. Le prix (1 cruzeiro) est indiqué à la fin de la dernière page. (FRC 4187)

Silva, Raimundo - MAXADO NORDESTINO, Franklin.

Lampião na O.N.U., defendendo o 3° Mundo. São Paulo, septembre 1983, 8 p. Couverture : dessin représentant Lampião portant un chapeau de cangaceiro et un fusil, assis à une table devant un microphone. Le nom "Lampion" et la mention ONU sont inscrits sur une plaque posée sur la table. Indication de l'adresse pour commander les folhetos (São Paulo) et de la mention : la nouvelle capitale des nordestins. En quatrième : les quatre dernières strophes du folheto et l'indication du lieu et de la date de publication.(FRC 2950)

Teseu, Dedjaz.

A Entrada do Negus na Abycinia na reconquista do seu paiz [ A volta do Negus e a retirada de Mussolini ]. Rio de Janeiro. Couverture: dessin représentant Mussolini et le Negus en duel à l'épée. Indication du prix (500 réis) mais le nom de l'auteur ne figure qu'en première page, ainsi que le second titre. En quatrième de couverture : indication du lieu de vente du folheto (Rio de Janeiro). (FRC 2870)

Vicente, Zé

O Afundamento do vapor alemão Graff Spee. [Belém], Suplemento de Guajarina, 16 p. Couverture : dessin représentant un navire arborant le drapeau nazi. Indication du prix (500 réis) et adresse de la maison d'édition. En quatrième : liste des revendeurs. (FRC 2245)

Vicente, Zé

A Guerra da Italia com a Abyssínia. [Belém], Suplemento de Guajarina, octobre 1935, 16 p. [Collection Vicente Sales]


[*]

La collaboration compétente et amicale de Fernanda Brulay a été décisive pour localiser les folhetos appartenant au Fonds Raymond Cantel, de l'Université de Poitiers, et les reproduire. Qu'elle en soit ici remerciée.

[1] Pour une présentation plus ample de cette littérature de colportage, voir Idelette Muzart-Fonseca dos Santos. La littérature de cordel au Brésil : mémoire des voix, grenier d'histoires. Paris, L'Harmattan (publication prévue en 1997).

[2] Le premier folheto connu date de 1865, toutefois la littérature de cordel ne s'organise en système, avec ses auteurs, ses éditeurs, son réseau commercial et son public qu'à la fin du dix-neuvième siècle, avec Leandro Gomes de Barros.

[3] Phénomène de banditisme du Nord-est brésilien très développé entre 1870 et 1940 : de petits groupes d'hommes insoumis parcouraient l'intérieur du pays, les armes à la main, attaquant les transports de vivres, les grandes propriétés ou fazendas, les villages et même de petites villes.

[4] Ruth Brito Lemos Terra. Memória de Lutas : Literatura de Folhetos do Nordeste. São Paulo, Global, 1983, p. 81.

[5] Le terme pourrait être traduit, génériquement et très imparfaitement, par "faits-divers".

[6] João Martins de Athayde. O Fantasma negro da guerra que assola o velho mundo. Recife, 1939, p.15

[7] Ruth Terra, op.cit. p. 133. L'auteur compare la représentation de la Première Guerre Mondiale avec celle des luttes entre grandes familles latifondiaires du Nord-est, au cours de la période immédiatement antérieure.

[8] Zé Vicente. A Guerra da Italia com a Abyssínia. Belém, Guajarina, 1935, p. 1.

[9] Nom d'un géant sarrasin des chansons de geste qui affronte un champion chrétien en combat singulier. Il est très connu des lecteurs de la littérature de cordel car il apparaît dans quelques folhetos, en particulier A Batalha de Oliveiros e Ferrabraz La bataille d'Olivier et Fier-à-bras. Le nom propre est devenu, en portugais comme en français, synonyme de fanfarron mais le poète populaire l'écrit avec une majuscule respectueuse.

[10] Zé Vicente. A Guerra da Italia com a Abyssínia, p. 8.

[11] id. ibid. p. 4

[12]Supposition fondée sur la présence en quatrième de couverture du point de vente du folheto à Rio.

[13]Il s'agit très probablement d'un pseudonyme qui peut n'avoir été utilisé que pour ce folheto. En effet, il n'est pas enregistré dans le dictionnaire des poètes populaires : Átila Almeida & José Alves Sobrinho. Dicionário Bio-bibliográfico de repentistas e poetas de bancada. João Pessoa / Campina Grande, Editora Universitária- UFPB, 1978.

[14] Hailé Sélassié 1er , régent de l'Ethiopie depuis 1917, fit entrer son pays à la SDN, abolit l'esclavage en 1924 et commença à moderniser son pays. Proclamé empereur en 1930, il fut chassé par les Italiens. Il ne put retrouver son trône qu'après l'offensive britannique de 1941. Il fut destitué en 1974 et mourut, probablement assassiné, en 1975.

[15] Dedjaz Teseu. A entrada do Negus na Abycinia na reconquista do seu paiz. Rio de Janeiro, s.d. p. 2.

[16] João Martins de Athayde. O Fantasma negro da guerra que assola o velho mundo, p. 16

[17] La littérature de cordel connaît une diffusion écrite et orale puisque les folhetos sont souvent lus pour un public d'analphabètes et d'illettrés. Héritiers de la tradition orale, ces textes écrits sont donc, à leur tour, source de récits oraux.

[18] Agence allemande d'information.

[19] Les folhetos ont nécessairement un nombre de pages multiple de 8, correspondant aux pliages de la feuille d'impression.

[20] Zé Vicente a publié six autres folhetos sur la Seconde Guerre Mondiale : A Alemanha contra a Inglaterra (1940), Alemanha comendo fogo (s.d.), O Japão vai se estrepar! (20 décembre 1941), A batalha da Alemanha contra a Russia (25 juillet 1942), O Brasil rompeu com êles (20 juin 1943) et O Fim da Guerra (s.d.), apud Vicente Salles. Repente & Cordel, Literatura popular em versos na Amazônia. Rio de Janeiro, Funarte/Instituto Nacional do Folclore, 1985, p. 190.

[21] L'expression "Pega o judeu!", utilisée ici comme cri de guerre et presque de chasse, est parfois synonyme de "Au voleur!" (Pega o ladrão!). L'allusion au "juif" est fréquente dans la langue parlée dans le Nord-est brésilien, pour donner une connotation négative : ainsi un jour d'insuccès, où l'on rate tout ce que l'on entreprend, est appelé dia de judeu (jour de juif), une journée qui commence mal, avec un soleil incertain, attirera l'expression "morreu judeu" (un juif est mort), cf. F.A. Pereira da Costa. Folk-Lore Pernambucano. Subsídios para a história da poesia popular em Pernambuco. Première édition autonome. Recife, Arquivo Público Estadual, 1974, p. 129.

[22] expression citée par Amado Luiz Cervo e Clodoaldo Bueno. História da política exterior do Brasil. São Paulo, Ática, 1992, p. 229.

[23] João Mendes de Oliveira, dans O Brasil em guerra, cité par Leonardo Mota, consacre une strophe à la guerre sous-marine : "O vapô subimarino / É uma arma traiçoêra / Anda por debaixo d'água / Em marcha muito ligêra;/ Onde passa, vai matando; / Já está quase acabando / Com a Nação Brasilêra.". Ce vapeur sous-marin / est une arme traîtresse. / Il marche sous l'eau / à très grande vitesse / Et il tue là où il passe. / Il est presque en train d'en finir / avec la nation brésilienne. Selon Francisco Luiz Teixeira Vinhosa (O Brasil e a Primeira Guerra Mundial  , Rio de Janeiro, Instituto Histórico e Geográfico Brasileiro, 1990, p. 111) : "La nouvelle du torpillage du Paraná provoqua en 1917 une profonde indignation au Brésil. Des multitudes défilèrent dans les rues de Rio de Janeiro en chantant la Marseillaise et manifestèrent leur révolte en attaquant des établissements commerciaux appartenant à des Allemands. Des actes de violence de même type eurent lieu dans différentes parties du Brésil, surtout dans le Rio Grande du Sud." Outre le folheto cité plus haut, Ruth Terra (op. cit. p. 140) évoque un grand nombre de titres qui incitent le peuple à défendre la patrie et à poursuivre les traîtres étrangers sur le territoire brésilien : O incêndio das casas alemães (sans auteur ni date); A multidão no incêndio (id.); Os sucessos do Recife; O incêndio das casas alemães, de João Martins de Athayde (novembre 1917).

[24] Augusto Laurindo Alves. Naufrágio dos navios brasileiros nas águas sergipanas e a traição de Mandarino, in: Literatura Popular em Verso, Antologia. 2e ed. Belo Horizonte / São Paulo / Rio de Janeiro, Itatiaia / Editora da Universidade de São Paulo / Fundação Casa de Rui Barbosa, 1986, p.550.

[25] id, ibid. p. 554.

[26] Le 15 août 1942, à 14 h 12, le Baependi, "un de ses bateaux tranquilles qui assuraient la ligne de la côte", appartenant à la Compagnie Lloyd brésilienne, fut attaqué par l'U-507, un sous-marin allemand, alors qu'il allait de Salvador à Recife, au large des côtes de Sergipe. Il transportait des passagers civils et militaires. La panique s'installa à bord et un seul canot de sauvetage parvint à atteindre la côte avec 28 survivants. Quelques autres naufragés parvinrent à terre le lendemain. Voir Arthur Oscar Saldanha da Gama. A Marinha do Brasil na Segunda Guerra mundial. Rio de Janeiro, Capemi, 1982, p. 122.

[27] Quelques heures plus tard, dans la nuit du 15 au 16 août 1942, le même sous-marin devait couler le Araraquara, appartenant à la même compagnie de navigation, qui se dirigeait vers Maceió, toutes lumières allumées. Le bateau coula en cinq minutes ce qui ne permit pas de recourir aux appareils de sauvetage. Au petit matin, c'était au tour de l'Aníbal Benévolo de couler, suite à l'attaque du sous-marin. Seuls survécurent quatre membres de l'équipage dont le commandant. Un autre navire, l' Itagiba, était détruit le 17 août. Le poète n'y faisant aucune allusion, on peut supposer que ce folheto a été écrit le 16 ou 17 août, quelques heures à peine après les trois premiers naufrages, alors que le quatrième n'était pas encore connu. Voir Arthur Oscar Saldanha da Gama, op. cit. p. 123-124.

[28] A la suite de la Révolution de 1930, est décrétée l'intervention fédérale dans le gouvernement des Etats, encore renforcée lors de l'établissement de l'Estado Novo, par Getúlio Vargas, en 1937: " L'Estado Novo a réalisé la plus grande concentration des pouvoirs jusqu'alors dans l'histoire du Brésil indépendant. L'inclination centralisatrice, révélée dès les premiers mois de la Révolution de 1930, s'est pleinement concrétisée. Les Etats, de 1937 à 1945, sont gouvernés par des Interventores, eux-mêmes soumis au contrôle d'un département administratif, selon le décret-loi d'abril 1939. Le choix de ces interventores obéissait à des critères divers : des parents de Getúlio et des militaires reçurent ce titre. Toutefois, dans la plupart des Etats, on l'attribua à certains secteurs de l'oligarchie régionale." (Boris Fausto. História do Brasil. 2 ed. São Paulo, Editora da Universidade de São Paulo / Fundação do Desenvolvimento da Educação, 1995, p. 366)

[29] Amado Luiz Cervo e Clodoaldo Bueno, op. cit. p. 239. Les auteurs ajoutent que la décision brésilienne avait été précédée de "promesses sûres selon lesquelles les Forces Armées Brésiliennes seraient quipées. Il faut encore remarquer que le Brésil s'est allié aux Etats-Unis en un moment difficile, pour eux, de la guerre."

[30] "Reconnaissance de l'état de belligérance et non déclaration de guerre, selon la tradition du Brésil de ne jamais déclarer la guerre." Amado Luiz Cervo e Clodoaldo Bueno, op.cit. p. 241.

[31] Amado Luiz Cervo e Clodoaldo Bueno, op.cit. p. 241.

[32] Le poète met dans la bouche de Getúlio Vargas une expression populaire très imagée et difficile à traduire : a pedra lasca o cano do funil, mot à mot la pierre déchire l'embout de l'entonnoir.

[33] Terra da Santa Cruz, Terre de la Sainte Croix, est le premier nom donné par les Portugais au Brésil après le voyage de découverte de Pedro Alvares Cabral.

[34] Antônio Teodoro dos Santos. Vida e Tragédia do Presidente Getúlio Vargas. São Paulo, Prelúdio, in: Lessa, Orígenes. Getúlio Vargas na Literatura de Cordel. Rio de Janeiro, Documentário, 1973, p. 50.

[35] Athayde a 65 ans à la fin de la guerre. Cinq ans plus tard, il vend sa typographie et les droits de publication de tous les folhetos qu'il publiait (les siens et ceux dont il avait racheté les droits depuis 1920) à José Bernardo da Silva, poète et éditeur de folheto à Juazeiro do Norte, Ceará. Cf. Átila de Almeida e José Alves Sobrinho, op. cit. p. 71.

[36] "E ontem 8 de Maio / o mundo inteiro vibrou / quando o sol da liberdade / novamente clareou." Hier huit mai / le monde entier trembla de joie / quand l'éclaira à nouveau / le soleil de la liberté) in: Delarme Monteiro da Silva. O fim da guerra e a morte de Hitler e Mussolini. Recife, 1945, p. 6.

[37] id. ibid. p. 2.

[38] id. ibid. p.7

[39] id. ibid. p. 8

[40] Rodolfo Coelho Cavalcante. A Guerra da Coréia. Salvador, 1950, p. 7.

[41] Luis Carlos Prestes (1898-1990), emprisonné de 1936 à 1945, avait été libéré grâce à la Loi d'Amnistie de 1945. Il avait alors assumé la direction du Parti Communiste et il avait été élu sénateur du District Fédéral. Le Congrès Nacional ayant voté, en 1948, l'illégalité de ce parti et la cassation des mandats de ses représentants, Prestes avait dû, à nouveau, fuir le pays et il se trouvait en exil en 1950. Il ne sera autorisé à rentrer au Brésil, par décision judiciaire, qu'en 1957.

[42] Plínio Salgado (1895-1975) a été, en 1932, le fondateur de l'Action Intégraliste Brésilien, le parti fasciste brésilien. Après une tentative avortée de putsch contre Getúlio Vargas, il s'est exilé au Portugal. De retour au Brésil, en 1945, il a fondé le Parti de la Représentation Populaire (PRP) dont il était le président national en 1950. Il sera, par la suite, candidat malheureux à la Présidence de la République et député fédéral, à plusieurs reprises.

[43] A Guerra no Egito e os Horrores do mundo. s.l., s.d. p. 2.

[44] Selon la classification des folhetos proposée par Liedo Maranhão de Souza (Classificação popular dos folhetos de cordel, Petrópolis, Vozes, 1978), folhetos de eras "sont des folhetos où le poète annonce "la fin des temps (o fim das eras)", en demandant à ses lecteurs d'obéir aux Ecritures Sacrées. Ils parlent de l'enfer avec "des diables cornus et des femmes qui se rasent les jambes, poussant des hurlements dans de grands chaudrons bouillants". Il y affirme que le monde a vieilli et que la fin est proche (p.18) Folhetos de profecias (de prophétie) "sont ceux où le poète, le chapeau à la main et les yeux au ciel, dans un groupe de cantoria, demande aux auditeurs d'écouter avec attention "ce que dit la sainte prophécie". Ils peuvent parfois se confondre avec les histoires du Père Cícero, du Frère Damião, histoires de corruptioni et d'ères." (p. 34)

[45] Il s'agit d'une danse dont les pas ressemblent à ceux de la polka et qui provient probablement de Hongrie (du nom allemand de cette danse, schottisch).

[46] Les auteurs sont Zé Gonzaga et João do Vale, mais les droits appartiennent juridiquement à Zé Gonzaga et Amorim Roxo, celui-ci ayant acheté sa participation.

[47] Juscelino Kubitschek de Oliveira, ancien maire de Belo Horizonte (1940-1945) et gouverneur de Minas Gerais (1950-1955), est élu à la présidence de la République le 3 octobre 1955 avec une très courte majorité de voix. Malgré les manoeuvres contestatrices qui s'efforcent de faire annuler l'élection, Kubitschek assume la présidence le 31 janvier 1956, avec Jango Goulart, comme vice-président. Il avait insisté, au cours de sa campagne, sur l'urgence du développement économique du Brésil et promettait de faire progresser le pays de "cinquante ans en cinq ans". cf. Boris Fausto, op. cit. p. 419-422.

[48] Amado Luiz Cerno e Clodoaldo Bueno, op. cit. p. 274.

[49] Le Père Cícero Romão Batista (1844-1934), a été le prêtre de Juazeiro do Norte, au Ceará, de 1872 à 1897, lorsqu'il fut suspendu par les autorités religieuses. Considéré comme "faisant des miracles", il était appelé Padim Ciço (Parrain Cícero) ou le "Saint de Juazeiro". Il est aujourd'hui encore l'objet d'une intense dévotion populaire et Juazeiro est devenu un lieu de pèlerinage très fréquenté, surtout durant le mois de novembre.

[50] Zé Vicente. A Guerra da Italia com a Abyssínia, op.cit., p. 10.

[51] id. ibid. p. 10.

[52] Antônio Teodoro dos Santos. Vida e Tragédia do Presidente Getúlio Vargas. São Paulo, Prelúdio, in: LESSA, Orígenes. Getúlio Vargas na Literatura de Cordel. Rio de Janeiro, Documentário, 1973, p. 50.

[53] "Avant même le commencement de la guerre, Roosevelt était convaincu qu'elle se réaliserait à l'échelle mondiale et que les Etats Unis devraient y participer. Cette perspective amena les statèges américains à amplifier ce qu'ils considéraient comme le cercle de sécurité de leur pays, en y incluant l'Amérique du Sud et, en particulier, la "saillie" du Nord-est brésilien. Sur le plan économique l'intérêt américain se concentra sur les matières stratégiques, telles que le caoutchouc, le minerai de fer, le manganèse et d'autres, afin de parvenir à contrôler l'achat de ces produits." Boris Fausto, op. cit., p. 381.

[54] Vicente Salles, op. cit. p. 188-194.

[55] Virgulino Ferreira da Silva, dit Lampião (1897-1937).

[56] Bien que nous ne disposions que de très rares informations sur ce folheto et sur cet auteur, il est possible de déduire la date de composition du texte lui-même : "Agora em cincoenta e um / foi um ano de fartura" (Mille neuf cent cinquante et un / A été une bonne année) et "No ano cincoenta e dois / temos que ver o desfecho" (En mille neuf cent cinquante-deux / nous verrons ce qu'il adviendra), cf. GOIANO, Chico, Comunicação de Lampião. Anápolis, 1951 in: LESSA, Orígenes. Getúlio Vargas na Literatura de Cordel. Rio de Janeiro, Documentário, 1973, p. 37.

[57] Le folheto s'inscrit dans une tradition constante de la littérature de cordel, depuis la mort de Lampião, qui décrit ses actions au ciel ou en enfer : parmi de très nombreux folhetos, citons le classique Chegada de Lampião no Inferno Arrivée de Lampião en Enfer de José Pacheco.

[58] Chico Goiano, Comunicação de Lampião, op.cit., p. 36-38.

[59] Aucun folheto, à notre connaissance, ne mentionne les camps de concentration et l'holocauste. On peut l'expliquer par la composition même de notre corpus qui ne comprend que des folhetos antérieurs à 1956, date à laquelle la réalité des camps, quoique connue, était peu diffusée dans la presse. Cependant, au-delà même de ce corpus, nous n'avons pas trouvé d'allusions à ce thème dans la littérature de cordel.

[60] Augusto Laurindo Alves (Cotinguiba), Naufrágio dos navios brasileiros, op. cit. p. 555.

 

[*] Les folhetos appartenant au Fonds Raymond Cantel de Littérature de Cordel de l'Université de Poitiers portent ici la mention FRC, suivie de leur numéro dans le catalogue du fonds. La description de ceux qui appartiennent à d'autres collections, publiques ou privées, est complétée par le nom de la collection entre parenthèses. Les autres ont été publiés dans des ouvrages dont on indique les références bibliographiques.


Idelette Muzart - Fonseca dos Santos é Francesa, com Doutorado "d'Etat" em Letras e tese sobre Ariano Suassuna e o Movimento Armorial, foi durante muitos anos professora de Teoria Literária e Literatura Comparada na Universidade Federal da Paraíba. Pesquisadora das várias formas nordestinas da cultura oral (romanceiro, cantoria, folheto de cordel), criou e coordenou o GT de literatura oral e popular da ANPOLL, além de atuar como fundadora da ABRALIC. Professora de Literatura e Civilização Brasileira na Universidade de Paris X - Nanterre, desde 1995, contribuiu à criação do Centre d'Etudes sur le Brésil, da Universidade de Paris IV - Sorbonne. Entre suas publicações recentes : La littérature de cordel au Brésil : mémoire des voix, grenier d'histoires (L'Harmattan, 1997) e a tradução para o francês de Ariano Suassuna, La Pierre du Royaume, version pour Européens et Brésiliens de bon sens (Métailié, 1998).


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